Les coquillages sans doute les plus utilisés pour la pêche sont les coques, les couteaux et les moules.
Pour les cuire, les coquillages sont simplement mises à ouvrir dans une casserole à feu vif. Très coriaces, les couteaux tiennent très bien à l’hameçon et peuvent faire l’objet de lancers appuyés.
Des coquillages pour la pêche : l’amande de mer, le bigorneau, le bulot, la coque, le couteau, la moule et la palourde.
L’amande de mer
(Glycymeris glycymeris)
Autres noms : amande marbrée, coque brune, coque rouge, arche orangée.
Techniques : surfcasting, palangrotte.
Poissons visés : sparidés, loups, poissons de roche…
Ce coquillage fouineur vit dans les sables grossiers. La ponte, qui peut s’étaler sur toute l’année, reste moins soutenue en période hivernale et au début de l’été. L’amande est surtout utilisée dans le Sud-ouest pour la recherche de beaux poissons.
Il n’y a de contre-indication à employer ce coquillage sur le reste du littoral. Il faut réserver l’amande pour les pêches par mer forte ou agitée.
Le montage qui lui convient le mieux est le «wishbone», 2 courts avançons terminaux en dérivation de 25 à 30 centimètres au bout d’un
traînard.
Quand on sépare les valves pour récupérer la chair, attention à ne pas abîmer celle-ci. En effet, il est très important de bien respecter la présentation naturelle
de cet appât.
Pour la conservation, on peut congeler ce bivalve pour des utilisations en période de disette, mais les résultats sont moins probants qu’avec un produit frais. Après achat, prendre toujours l’habitude de placer les coquillages dans un seau d’eau de mer fraîche pendant quelques heures, ils se feront une santé et reprendront un aspect engageant.
Le bigorneau
Autres noms :aucun
Techniques : surfcasting léger, pêche au flotteur, palangrotte…
Poissons visés : les sparidés (daurades, sars, et poissons de roche.
Cet appât se récolte généralement sur les lieux -mêmes de pêche. Il vit habituellement de 0 à 60 mètres de profondeur, surtout sur les rochers dans les algues brunes, mais aussi sur des galets ou des graviers.
Plus il est gros, et plus il sera facile d’extraire la chaire de sa coquille. Il faut le piquer toujours en positionnant l’hameçon dans le pied.
Sa taille doit être minimum de 1 cm de diamètre pour ne pas avoir de longs moments de décorticages.
Pour le capturer, attention à la main (gantée de préférence), à l’aide d’une tige ou d’un crochet pour les endroits moins accessibles.
Le bulot
Autres noms : buccin
Techniques : surfcasting, pêche à soutenir, palangrotte.
Poissons visés : les sparidés (daurades royale, sars, pagre…)
Le principal avantage de cet appât est d’être une esche coriace, qui résiste très bien aux lancers et les attaques des poissons.
On peut l’employer frais et vivant, mais également faisandé pour le loup. Malgré l’odeur très soutenue qui s’en dégage du bulot, il reste très efficace, en particulier quand la mer est blanche.
En action de pêche, le bulot semble plutôt être efficace en été et en hiver.
Pour le casser, il faut le poser à plat sur un support dur et frapper dessus d’un coup très sec avec un objet solide.
Vous le trouverez très facilement dans une poissonnerie.
Coupé en morceaux, le même appât permet souvent de capturer plusieurs fois surtout les marbrés lorsqu’ils mordent bien.
On peut utiliser des hameçons octopus ou rond n° 4 à 1/0.
A noter que sa conservation est illimitée dans un seau d’eau de mer renouvelée. Attention, il peut tacher les mains avec une teinte violette qui résiste au lavage.
La coque
(Cerastoderma Edule)
Autres noms : sourdot, rigadeau, rigadelle, Hénon, bourde.
Techniques : surfcasting léger, pêche au flotteur, palangrotte.
Poissons visés : sparidés (sar, pageot, daurade grise, poissons de roche)
La coque se reconnaît à ses deux valves striées identiques. Elle atteint 5 à 6 centimètres.
Sur les fonds sablo vaseux des estuaires ou des baies, on la récolte en ratissant le sol avec un petit râteau.
Pour les conserver : on en met un kilo dans une casserole contenant un peu d’eau, puis on cuit à feu vif. Quand les
premiers coquillages s’ouvrent, on laisse cuire une trentaine de secondes avant de récupérer les chairs durcies.
Ensuite on les congèle nature.
Ces appâts ont l’avantage de se conserver facilement : ils ne sentent pas fort et peuvent être recongelés plusieurs fois. Selon l’espèce que vous recherchez, la taille de vos hameçons, renversés et forgés, peut varier du n° 4 (sar, daurade grise) au n° 1/0 (daurade royale, loup).
En pêche, on enfile deux à trois coques sur l’hameçon, en piquant la partie dure et jaune de la dernière esche sur la pointe.
- Fabriquer un pique à coques
Cet outil que je nomme pique à coques permet d’enfiler plusieurs chairs de coquillage à la suite afin de former une espèce de brochette toute gluante. - La coque un bon appât
La coque est un coquillage apprécié par de nombreuses espèces. c’est un des appâts pour la dorade : cueillette, conservation et eschage.
Le couteau
Autres noms : Solen
Techniques : toutes techniques
Poissons visés : quasiment toutes les espèces.
Le couteau occupe les zones comprises entre les marées les plus haute et les plus basses de sable à gros
grains.
Ce coquillage, dont les deux valves font penser à un manche de couteau, mesure environ une
quinzaine de centimètres.
Il est aisé à repérer à marée basse par la présence de petits trous en forme de huit. Comme le couteau s’enfonce dans la vase à 40-50 cm de profondeur, il faut faire remonter en saupoudrant son trou d’une pincée de sel, ce qui aura pour résultat de faire émerger très rapidement de son logis.
Une autre technique plus meurtrière consiste à introduire une baleine de parapluie, recourbée à une de ses extrémités, dans le trou, à travers le couteau et à la faire pivoter d’un quart de tour pour extraire le coquillage.
Cette seconde méthode abîme la chair blanc crème d’un couteau.
Les couteaux peuvent être congelés et la chair demeure ferme après décongélation.
Vous utiliserez ce coquillage entier, débarrassé de ses valves ou encore découpé en morceaux. L’eschage correct se fait par lochage du
couteau sur le bas de ligne (hameçon n° 1 à 2/0) à l’aide d’une aiguille à locher.
- Pêcher le couteau, conservation et préparation
Ces mollusques ne peuvent être pêchés que lors des marées à forts coefficients, supérieur à 90. Les couteaux ou Solen (Ensis spp) vivent dans le sable en creusant un trou d’environ 80 cm de profondeur. Très coriaces, ils tiennent très bien à l’hameçon et peuvent faire l’objet de lancers appuyés.
La moule
Autres noms : aucun
Techniques : surfcasting, pêche au flotteur, palangrotte.
Poissons visés : sparidés pour leur capacité de broyer leur coquille.
Ce bivalve est omniprésent sur les rochers ou les pieux de soutènement des jetées.
La récolte des moules est donc un jeu d’enfant. Une petite quantité conservée dans du varech frais suffira à escher vos lignes
durant la journée de pêche.
La chair fragile de la moule résiste mal au lancer en force. Fragmentée, elle saura faire « craquer » les petits poissons des ports.
Eschée entière en introduisant l’hameçon entre les valves maintenues surtout par un bracelet élastique ou équivalent, elle sera utilisée pour pêcher la daurade
dont les puissantes mâchoires sont capables de briser les plus résistantes des coquilles de ces esche.
- La pêche aux moules
La moule est un appât convoité par les poissons de roche et les dorades en méditerranée. La tenue à l’hameçon est délicate.
La palourde
Autres noms : clovisse, praire
Techniques : surfcasting, palangrotte, pêche à soutenir.
Poissons visés : daurades, sars, marbrés…
Cet appât est valable toute l’année pour les poissons « tout venant », mais plutôt intéressant dans les eaux de l’automne et du printemps sur les beaux poissons.
Les poissons aiment autant cet appât que les gourmets, mais malgré cela, de nombreux pêcheurs méditerranéens ne veulent pas partager la frugale bouchée représentée par ce coquillage avec leur hameçon.
Disponible quasiment à longueur d’année chez les poissonniers, ce qui permet de les acheter au fur et à mesure des besoins. A noter que la conservation pourra être d’une semaine dans un réfrigérateur ou 1 mois dans un aquarium.
Comment repérer les bivalves
Apprendre à repérer les indices laissés par les coquillages fouisseurs est la solution pour ne pas perdre son temps sur les plages. On évitera ainsi de labourer le sable ou la vase avec un râteau.
Les bivalves trahissent leur présence par des trous dans le sable.
Ces trous sont formés par les siphons de l’animal. En effet, celui-ci filtre l’eau de mer afin d’en extraire l’oxygène et les éléments nutritifs.
Pour le couteau, on verse du sel dans le trou. L’augmentation soudaine de la salinité oblige l’animal à remonter à la surface afin de s’en saisir. Pour les autres fouisseurs, il suffit de les déloger à l’aide d’un simple couteau à palourde ou d’une cuillère.
Avec un peu d’habitude, la pêche « au trou » ou « à l’oeil » est à la fois ludique, efficace et respectueuse du milieu naturel. Elle évite également le mal de dos ressenti par ceux qui labourent de grande surface pour, parfois, une bien maigre récolteSource : Lettre d’information n° 9 juillet 2018 Réseau Littorea : réseau national pour une pêche à pied récréative durable.
Pour en savoir plus, consultez l’ouvrage d’Müller, Yves. (2016). Reconnaître les principaux bivalves fouisseurs ou foreurs au moyen de leurs siphons en version pdf ci-dessous.
Vous aimerez également
- Les plus recherchées par les pêcheurs à pied (www.pecheapied-loisir.fr)
Cette rubrique est consacrée à l’écologie et aux particularités des espèces les plus recherchées par les pêcheurs à pied en France. - Forum Francophone des Collectionneurs de Coquillages
Ce forum est entièrement réservé aux collectionneurs de coquillages actuels, débutants, amateurs ou professionnels, dans le but d’échanger connaissances, photos et informations sur les coquillages actuels. - 😎 Les appâts pour la pêche en bord de mer
Vous aussi, partagez vos astuces en laissant un commentaire.
Publication initiale en 2022
Cet article constitue un outil de documentation pour la pêche de loisirs et n’engage pas la responsabilité du site.