La coque, mollusque bivalve, réside dans le sable et se nourrit de plancton. Prisée par les pêcheurs à pied, elle sert d’appât de choix pour la pêche côtière, attirant divers poissons tels que le bar, la dorade, le mulet ou le flet. Ce coquillage fréquent se rencontre sur les plages bordant la Manche et l’Atlantique.
Bien que devenues rares dans le Nord aujourd’hui, ces coquillages restent disponibles à l’achat chez les poissonniers tout au long de l’année. Dans le passé, la coque était connue sous les noms de bucarde ou hénon dans la Somme. Étiez-vous au courant qu’elles abondaient près du Clipon (port de Dunkerque) il y a de cela quelques décennies ? D’après les récits, leur collecte était aisée et les merlans les appréciaient grandement.
La coque commune – Cycle de vie
Cerastoderma edule (Linné, 1758)
Famille des Cardiidés
Autres noms : hénon, bucarde
Il y a plus de deux cents espèces de coques à travers le monde, mais la coque commune (Cerastoderma edule) est de loin la plus courante.
Les coques habitent juste sous la surface du sable. Suite à un coup de vent ou une tempête, il est courant de trouver des bancs de coques éparpillés sur la plage.
Elles se nourrissent par filtration de l’eau à travers leurs coquilles. Ces créatures sont assez mobiles et peuvent utiliser leur pied pour s’enfoncer dans le sable ou s’éloigner des prédateurs.
Elles sont une source alimentaire importante pour de nombreuses espèces de poissons et d’oiseaux marins.
Comment récolter les coques ?
Pour les récolter, il est conseillé de se rendre sur les plages à marée basse, où les coques peuvent être trouvées enfouies à quelques centimètres sous le sable ou la vase.
Un râteau griffe à trois dents peut être utilisé pour les ramasser, en faisant attention de ne pas endommager les coquilles. Il est important de respecter les réglementations locales concernant la quantité et la taille des coques pouvant être récoltées, afin de préserver les populations et l’écosystème côtier. Quelle que soit la méthode utilisée, il faut respecter certaines règles :
- Ne pas récolter plus de 5 kg de coques par personne et par jour.
- Ne pas récolter les coques dans des zones polluées ou interdites à la pêche.
Taille minimales de capture 1:
– Mer du Nord, Manche, Atlantique : Coque (Cerastoderma edule) : 2,7 cm. Gisement de La Baule : 3 cm.
– Méditerranée : 2,7 cm
✅ La pêche à la «touffette» ou au trou
Le pêcheur détecte la coque par deux petits trous visibles à la surface. Ces trous sont nets et espacés d’environ un centimètre. Parfois, c’est une petite bosse sur le sable qui indique sa présence.
Encore plus distincte est la « touffette » que la coque laisse émerger par l’ouverture de ses valves. C’est une petite touffe fibreuse de couleur jaunâtre. Cette touffe est la seule partie visible à la surface et révèle la cachette du coquillage.
Pour extraire le coquillage, on peut se servir d’une cuillère à soupe, d’une fourchette ou tout simplement d’un doigt.
Pêche à pied : Comment trouver des coques ? / PhareAway
La méthode du «piétinage»
Une autre technique consiste à marcher sur le sable en effectuant des mouvements circulaires avec les pieds et en piétinant sur place afin de faire remonter les coquillages à la surface. Les coques se déplacent sous le sable et deviennent perceptibles sous la plante des pieds. Il convient alors de se pencher rapidement pour les saisir. Cette activité est souvent très appréciée des enfants.
La Cabourgeaise, ou danse des coques. / Eric ROLLAND
Pêche professionnelle des coques
Une autre technique est d’employer un râteau ou une fourche pour racler le sable et ainsi faire émerger les coques. Il est nécessaire par la suite de sélectionner les coquillages, en conservant uniquement ceux qui sont fermés et en parfait état.
Pêche à pied : récolte des coques en baie de Somme sud / Deux-ci d’eux-là
Reportage avec les pêcheurs à pied professionnels. Une production Deux-ci, d’eux-là pour la Ville de Cayeux-sur-Mer
Comment conserver les coques pour la pêche
Coques vivantes au réfrigérateur
Après leur récolte, il est essentiel de conserver les coques au frais et au sec jusqu’à leur utilisation. Elles ne doivent pas être placées dans l’eau douce, sous peine de mourir. Il est aussi important de ne pas les enfermer dans un sac plastique hermétique, car elles pourraient s’étouffer. La meilleure solution est de les stocker dans un seau ou une caisse ajourée, couverte d’un linge humide ou d’algues. Il est crucial de contrôler fréquemment que les coques sont encore vivantes, en s’assurant qu’elles se referment bien. Dans le cas contraire, elles doivent être jetées.
Chair de coques au réfrigérateur
Pour extraire les coquillages de leur coquille, il suffit de séparer les deux parties de la coquille et d’en retirer la chair à l’aide d’un couteau arrondi, tel qu’un couteau à huîtres. Enrouler les coquillages dans une fine couche de sel les rendra plus fermes et mieux préparés pour être lancés.
Coques cuites dans le bocal
Une méthode traditionnelle mais toujours utilisée consiste à faire bouillir les coquillages dans de l’eau. Après leur ouverture, il faut verser le contenu de la casserole dans une passoire pour les égoutter. Ensuite, on les retire de leurs coquilles et on les sale avant de les placer dans un bocal type « cornichons », ce qui permet leur conservation pendant plusieurs mois.
✅ Conservation des coques au congélateur
- Pour la cuisson : versez un demi-verre d’eau (soit environ 50 ml) dans une casserole sur feu vif, ajoutez les coques, couvrez et laissez cuire pendant 3 minutes. Ôtez ensuite le couvercle et remuez les coques fréquemment jusqu’à ce qu’elles s’ouvrent toutes.
- Retirer la chair des coquilles, qui se détache facilement.
- Sécher les coques au soleil, utiliser du papier absorbant ou un sèche-cheveux; il existe de nombreuses méthodes.
- Laissez refroidir à la température ambiante.
- Placez les coquillages dans un sac de congélation zippé, en alternant les couches de gros sel et de coquillages :
– Déposez d’abord une quantité de sel équivalente au volume des coquillages, ajoutez ensuite les coquillages; fermez le zip et secouez pour mélanger.
– Ouvrez de nouveau et ajoutez le reste du sel, secouez à nouveau le sac.
– Fermez le sac en expulsant l’air avant de sceller le zip.
L’aspect le plus crucial est de s’assurer que les coques soient bien séchées. En effet, la quantité d’eau restante est déterminante : plus il y en a, plus elle se manifestera au fond du sachet après décongélation. Une faible teneur en eau garantit une meilleure conservation.
Les sachets de coques peuvent être stockés au frais et à l’abri de la lumière, mais la congélation est préférable. Le sel agissant comme un conservateur, il est possible de recongeler les coques une fois décongelées.
Préparation et conservation de vos coques pour appâts / L’ oiseau des mers
Comment escher la coque
Utilisées seules, les coques sont plus efficaces comme appât après une tempête ou par mauvais temps, car les coquillages éparpillés sur le rivage deviennent une nourriture accessible pour les poissons. En revanche, par temps calme, elles sont moins performantes et il est préférable de les combiner avec un ver marin.
✅ Escher avec une aiguille double
Pour utiliser les coques comme appât, il faut:
- d’abord les ouvrir avec un couteau,
- passer la pointe de l’hameçon (n°2 à 4) à travers le muscle adducteur, c’est à dire la partie charnue et blanche de la coque, plusieurs fois de suite et faire remonter la chair le long de l’hameçon,
- enrouler avec du fil élastique de pêche pour maintenir l’ensemble.
Plusieurs coques peuvent être nécessaires pour créer un appât de bonne taille, utiliser une aiguille double pour les enfiler.
En conclusion
Les coques constituent un appât naturel, économique et très efficace pour la pêche en mer. Elles séduisent une grande variété d’espèces de poissons, en particulier les poissons plats qui se nourrissent au fond. Faciles à collecter et à stocker, elles nécessitent néanmoins de respecter certaines réglementations et de prendre soin de l’environnement. Toutefois, les coques présentent des désavantages : elles sont délicates et peuvent se détacher de l’hameçon facilement, surtout dans un courant fort ou face à des poissons prudents.
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Notes
- Il est conseillé de vérifier régulièrement ces informations auprès des autorités; la taille minimale de capture et les quotas peuvent changer d’une année sur l’autre. Le tiret signifie qu’il n’y a pas de maille. ↩︎
Publication initiale en 2012, mise à jour en 2024.
tres bon site merci