La lotte de rivière, ou Lota lota, est un poisson d’eau douce fascinant qui peuple les eaux fraîches et claires des lacs et rivières, parfois même dans des eaux saumâtres.
Description de la lotte
Lota lota (Linné, 1758)
Famille des lotidés ou des gadidés
Autres noms : Lote (orthographe), Loche (au Canada)
Avec un corps allongé et rond, une tête plate et une peau grise marbrée de jaune, ce poisson est couvert de minuscules écailles et enduit d’une substance gluante, ce qui le rend difficile à saisir, un peu comme une anguille.
Ses flancs sont plus clairs et son ventre est blanc. Elle se distingue par deux nageoires dorsales et un long barbillon sous le menton. Les narines, dotées de deux orifices distants, sont surmontées d’un repli membraneux qui s’étend en un petit appendice vers l’arrière. Sa ligne latérale est incomplète. Sa taille varie de 30 à 120 cm.
Habitat & origines de la lotte de rivière
La lotte, habituée des eaux saumâtres, des lagunes, ainsi que des rivières claires et fraîches, est le seul membre de la famille des gadidés vivant en eau douce. Elle est principalement active au crépuscule et pendant la nuit.
On la trouve naturellement dans les bassins de la Seine, de la Loire, du Rhône, ainsi que dans les lacs des Vosges (Gérardmer, Longemer, Retournemer) et de Savoie (Annecy, Léman, Bourget). Roule 1 en 1925 la mentionnait dans le bassin du Rhône et, plus occasionnellement, dans ceux de la Seine et de la Loire.
L’eutrophisation des cours d’eau et des lacs a provoqué sa raréfaction dans l’Yonne, comme l’indique Poplin 2 en 1952, et une diminution significative de sa population dans le Léman (représentant 10% de la faune piscicole en 1897, 6% en 1922, et seulement 2,7% en 1961, selon Vivier 3 en 1964).
Elle serait absente de la Bretagne et du bassin de la Garonne, d’après Spillmann 4 en 1961.
La distribution actuelle suggère que la lote pourrait être en déclin.
Reproduction
La reproduction se déroule de décembre à mars sur les pierres et les graviers, dans des conditions de température allant de 5 à 10°C. L’incubation prend 40 à 50 jours, pendant lesquels les œufs (un million par kilogramme de femelle) avec un vitellus conséquent flottent librement dans l’eau. Les larves, initialement pélagiques, descendent ensuite vers le fond. Les adultes sont prédateurs tandis que les larves se nourrissent d’invertébrés benthiques.
Pêche récréative de la lotte
La lotte de rivière peut être pêchée au filet et avec des cordeaux tendus la nuit, eschés de vers de terre. Il est possible de la pêcher à la ligne le jour dans des endroits calmes, avec un ver de terre reposant sur le fond. Les pêcheurs apprécient la lote pour la qualité de sa chair.
Il ne faut pas confondre la lotte disponible chez les poissonniers, qui est en réalité la baudroie.
En résumé
La lote de rivière est connue pour sa capacité de survie impressionnante et sa reproduction prolifique, avec certaines femelles pondant plus d’un million d’œufs. Malheureusement, cette espèce a souffert d’une régression due à la disparition de ses zones de fraie et aux effets du réchauffement climatique.
Autrefois considérée à tort comme une espèce nuisible en France, des mesures de conservation sont désormais en place pour protéger ce poisson unique.
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Notes
- Les poissons des eaux douces de France
par Dr Louis ROULE, Presses Universitaires de France, 1925, 228 pages ↩︎ - Poplin R.. (1952). Le peuplement des eaux de l’Yonne moyenne.
Ecosystems – Knowledge and Management of Aquatic Ecosystems. 109-114. 10.1051/kmae:1952011. ↩︎ - P. Vivier (1964). L’aménagement piscicole des lacs subalpins
Biology – Knowledge and Management of Aquatic Ecosystems 10.1051/KMAE:1964005 Corpus ID: 86750598 ↩︎ - Spillman, C.-J., 1961. Faune de France: Poissons d’eau douce.
Fédération Française des Sociétés Naturelles, Tome 65. Paris. 303 p ↩︎
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- Pêche à la lotte (www.bkfv-fcbp.ch)
Article mis à jour en 2023, publié initialement en 2007
