La Madeleine, une charmante commune située au nord de la France, est un véritable trésor pour les amateurs d’histoire et de cartophilie. Nichée à la périphérie de Lille, cette ville offre un aperçu fascinant du passé à travers ses cartes postales anciennes, qui sont de véritables fenêtres sur l’histoire locale.
Les cartes postales anciennes de La Madeleine sont des images prisés, non seulement pour leur beauté et leur rareté, mais aussi pour les histoires qu’elles racontent. Chaque carte est un témoignage de l’époque, révélant des détails sur l’architecture, les modes de vie et les paysages urbains qui ont évolué au fil du temps. Des rues animées aux bâtiments emblématiques, ces images figées dans le temps invitent à la réflexion sur le développement urbain et les changements sociaux.
La Madeleine autrefois
Son origine remonte au XIIIe siècle, quand elle était composée de plusieurs hameaux et lieux-dits, dont :
- le Riez (de nos jours le centre-ville, la mairie, l’église),
- le Vert-Pire (l’actuel Romarin),
- Berkem (le long de la Deûle),
- Waudringhien (que les constructions militaires de Vauban ont fait disparaître fin XVIIe siècle)
- et le faubourg de Courtrai (aujourd’hui absorbé par la ville de Lille).
À la veille de la Révolution française, La Madeleine compte environ 600 habitants.
À la veille de la Révolution française, elle comptait environ 600 habitants, vivant principalement de l’agriculture et de quelques activités artisanales. La période révolutionnaire fut troublée par les guerres et les changements politiques. Un tout premier maire est nommé en mars 1790.
L’activité se résume alors à une fabrique d’amidon, de deux moulins à huile et d’un petit chantier de construction de bateaux. Egalement la présence d’aubergistes, de maréchaux-ferrants, de quelques artisans le long de la Grand’route. L’activité agricole occupe toujours la plus grande part des habitants.
Le XIXème Siècle – Mécanique, fabrique de sucre, Kuhlmann
Le XIXe siècle vit l’essor industriel de la commune. C’est dans les années 1825-1830 qu’apparaissent des petits ateliers de mécanique: atelier de mécanique Fontaine, Pitoux et son atelier de fabrication de céruse 1 du côté de Berkem jusque les années 1830.
En 1835, un négociant lillois nommé Desmaziéres fonde dans le hameau de Berkem une fabrique de sucre qui survivra une dizaine d’années. 1842 voyait l’installation, toujours à Berkem, d’une petite entreprise de produits chimiques fondée par François Claes. Elle fut reprise en 1847 par Frédéric Kuhlmann qui lui donnera une extension considérable. Toujours sur Berkem, les Lillois Delesalle-Desmedt établissent une usine linière en 1852.
En 1848, la présence du chemin de fer Lille-Calais favorisa le développement économique et démographique. La gare est alors installée entre les remparts de Lille et le sud de la commune. Vers 1850, la population avoisine 2 000 personnes.
La gare sera déplacée en 1875 sur son site actuel.
Détruite en 1792, l’unique église sera reconstruite en 1839 et sera remplacée, quarante ans plus tard, par l’église actuelle. Les Petites sœurs des Pauvres s’installent en 1848.
Le temps industriel – les courées
La ville pend des allures industrielles: technologie, surpopulation de Lille, main d’œuvre abondante (immigration belge). La Madeleine est passée à 7 000 habitants.
Un nouveau quartier ouvrier se forme autour de la rue Jeanne Maillotte où les conditions de logement sont désastreuses (multiples courées). Les fonderies et chaudronneries apparaissent autour de la rue de Lille : Durot-Binault, Boyer, remplacé vers 1890 par Blondel.
À partir de 1872, de nouvelles usines textiles, parmi lesquelles les filatures Agache, Saint-Léger et, plus tardivement, Huet dans le quartier de Berkem. Ces entreprises employaient de très nombreux salariés dont de nombreuses femmes.
1888, la nouvelle église Sainte-Marie-Madeleine est ouverte au culte. Une autre paroisse voit également le jour à Berkem, l’église Saint-Vital est inaugurée en 1868. Un nouvel hôtel de ville est inauguré en 1892.
Le temps industriel – les premiers tramways à chevaux
La modernité s’engage : le gaz en 1861 pour l’éclairage des rues principales, puis l’électricité. En 1879, ce seront les premiers tramways à chevaux qui assurent la liaison avec Lille. Un peu plus tard, en 1888, les tramways à vapeur remplacent les chevaux.
1890, un quartier apparait autour de la gare avec : la fabrique de sommiers métalliques d’Eugène Huyghe, les huileries Carpentier-Lefebvre, l’usine de dégraissage Rozendaal puis plus tard la Carbonique française rue St-Charles, avant la guerre 14-18.
Les entreprises se multiplient partout dans la ville : Les brasseries Delesalle et Vanneufville, la fabrique d’extincteurs Fleury-Legrand, les ateliers de torréfactions de cafés Fichaux.
Le XXème siècle – une ligne de tramways électrique
Le début de XXe siècle voit également l’apparition d’un autre nouveau quartier le long d’un boulevard nouvellement créé entre Lille et Roubaix-Tourcoing. Ce secteur était quasiment inhabité, consacré à l’agriculture.
Les tous premiers branchements téléphoniques auront lieu en 1905-1906. Dès 1909, une ligne de tramways électrique dessert ce boulevard (aujourd’hui l’avenue de la République).
Des villas en Art Nouveau
La population socialement privilégiée d’industriels et de fonctionnaires habite dans de belles villas cossues, généralement de style Art nouveau. Une concession du constructeur d’automobiles Renault s’implante dès 1909.
Il faut attendre la fin de la première guerre mondiale pour que la ville crée de nouvelles rues constituées d’habitations individuelles près de la place du marché: l’avenue Joffre, la rue Clémenceau. Une nouvelle paroisse voit également le jour dans le secteur de l’avenue de la république : 1937, inauguration de l’église Notre-Dame de Lourdes.
Deuxième guerre mondiale – Quatre sombres années.
Le XXe siècle fut marqué par les deux guerres mondiales, qui causèrent des destructions et des souffrances. La commune connut ensuite une période de reconstruction et de modernisation, avec la création de nouveaux quartiers, d’espaces verts et d’infrastructures culturelles et sportives.
La résistance passive – Un petit nombre de combattants dont les actions furent efficaces, paieront souvent leur courage de leur vie ou d’une terrible déportation. Leur souvenir est perpétué par le baptême des rues Eugène d’Hallendre, François de Guillebon, et de la place des fusillés et déportés. La Madeleine se voit imposer, durant ces années, la présence du service de contre-espionnage allemand, aux sinistres interrogatoires.
Les années 60 à La Madeleine-lez-Lille
La population dépasse désormais 20 000 habitants.
Des années 1960, une série d’opérations d’envergure tendent à corriger la croissance anarchique des vieux quartiers ouvriers, c’est-à-dire le quartier de Berkem et le secteur de la rue Jeanne Maillotte. Un nouveau quartier, la Nouvelle Madeleine, surgit à proximité du boulevard périphérique aménagé sur le premier tracé du chemin de fer, celui de 1848.
Annexe : photographies argentiques anciennes d’autrefois
1965 – Accident de circulation
1987 – Majorettes, caisses à savon et montgolfière
En conclusion
Pour les collectionneurs et les historiens, ces cartes postales sont des artefacts précieux qui enrichissent la compréhension du patrimoine local. Elles sont souvent recherchées lors de ventes aux enchères ou disponibles sur des plateformes en ligne dédiées à la cartophilie. La Madeleine, avec son riche passé et sa proximité avec Lille, continue d’attirer ceux qui cherchent à explorer l’histoire de la région Hauts-de-France.
La Madeleine est donc plus qu’une simple banlieue de Lille; c’est une communauté avec une histoire riche et diversifiée, magnifiquement préservée dans ses cartes postales anciennes. Ces petits morceaux de papier continuent de fasciner et d’inspirer, offrant un lien tangible avec le passé et une source d’inspiration pour l’avenir. Pour ceux qui souhaitent plonger dans l’histoire de La Madeleine, ces cartes postales sont un excellent point de départ pour un voyage à travers le temps.
Cet article vous a plu ? N’hésitez pas à le partager pour informer vos proches.
Notes
- La céruse est le pigment blanc le plus commun du XIXe siècle. C’est un carbonate de plomb, produit en France de manière industrielle depuis 1809, date de la fondation de l’usine de Clichy. Conscients de la dangerosité de ce métier, qui provoque le saturnisme de nombreux ouvriers, les cérusiers, menés par Théodore Lefebvre, œuvrent avec succès pour rendre leur industrie plus saine, en introduisant de nombreuses innovations destinées à réduire la poussière émise. Ils répondent ainsi aux sollicitations des hygiénistes et de l’État, qui finira par interdire l’utilisation de la céruse par les peintres en bâtiment au début du XXe siècle. ↩︎
Ces publications peuvent aussi vous intéresser
Article mis à jour en 2023, publié initialement en 2020.
Les cartes postales sont issues de la collection privée de l’auteur, non disponibles à la vente.