Phares et feux de marée en baie de Somme

Les phares et feux de marée du département de la Somme sont des édifices destinés à signaler l’entrée de la baie de Somme et les ports qui s’y trouvent. Il y a deux phares principaux, celui de Cayeux-sur-Mer (Brighton) et celui d’Ault-Onival, ainsi que sept feux ou amers, dont celui du Hourdel, du Crotoy et de Saint-Valery-sur-Somme.

Le Crotoy 

🎯Phare du Crotoy (feu de marée)

Un feu de marée ou feu de port, blanc et fixe placé en haut d’une potence de 5 mètres est mis en service en 1851. Il indiquait aux bateaux la route à suive pour l’entrée délicate dans la baie et jusqu’au port du Crotoy. Le feu était allumé 3 heures avant la pleine mer et éteint 2 heures après.

Il fut remplacé en 1931 par un phare électrique puis détruit durant la seconde guerre mondiale. Finalement, on le reconstruit en 1948.
Il fonctionne toujours à 11 mètres de hauteur avec de l’électricité mais maintenant de manière automatique: feu rouge à 2 occultations toujours les 6 secondes, d’une portée de 8 miles nautiques (14,5km).

Saint-Valery-sur-Somme

🎯Phare de Saint-Valery-sur-Somme

Le phare de Saint-Valery-sur-Somme est un petit phare situé à l’extrémité Nord de la digue de halage, à l’entrée du port de Saint-Valery-sur-Somme. On connait également cette digue sous le nom de « digue du large ».
Il s’agit d’un feu à éclats rouges qui indique le chenal aux bateaux qui veulent accéder à la baie de Somme.

Le phare actuel date de 1948 et remplace un ancien feu monté sur une cabane en tôle qui fut détruit en 1944. Le phare de Saint-Valery-sur-Somme mesure 6 mètres de haut et une élévation de 9 mètres. Il porte à 9 milles (16,5 km). Il est automatisé et non gardienné.

Caractéristiques:

• Pylône blanc, haut rouge (date de construction inconnue)
• Automatisé, non gardienné, ne se visite pas.
• Hauteur de 6 m, élévation de 9 m.
• Portée de 9 milles (16,5 km)
• Feux à éclats rouges / 4 s, aucune aide sonore.

Les remorqueurs pilotes de la Baie de Somme

L’Amaranthe – Le remorqueur de Saint-Valery.
«La navigation du port à la mer est assez difficile, et les bateaux qui veulent entrer seuls ont souvent à s’en repentir. Sans doute, en ce moment, quelque navire attend en face de Cayeux que l’Amaranthe aille le remorquer ; si vous restez ici un peu de temps, vous verrez bientôt revenir notre gentil vapeur, ramenant un navire anglais, suédois ou norvégien.
Nous nous assîmes sur un des bancs de la place des Pilotes, et nous attendîmes. Une demi-heure plus tard, nous vîmes en effet rentrer l’Amaranthe, suivie de deux beaux navires aux voiles déployées. Au grand mât du premier, flottait le drapeau anglais, l’autre déployait le pavillon norwégien ; l’un amenait un chargement de charbon, l’autre apportait des bois de sapin. C’étaient deux beaux navires d’assez grande dimension ; nous les admirâmes au passage, et les vîmes bientôt entrer dans le port et aller se ranger le long du quai où s’effectue le débarquement des marchandises.» – Les côtes de la France. De Dunkerque au Havre (Edition 1886), Mme De Lalaing.

De nos jours, les navires se présentent à la bouée nommée ATSO 2h30 avant la pleine mer pour suivre le cap 100 jusqu’aux bouées dites S1-S2 qui délimitent le début du chenal balisé jusqu’au port de Saint-Valery-sur-Somme. Les bateaux avec un grand tirant d’eau devront choisir des marées avec un fort coefficient. – www.portsaintvalery.fr.

Les balises maritimes de la baie

Cayeux-sur-Mer

Deux phares existaient sur la commune de Cayeux : le phare nord (phare de Brighton) , et le phare sud (nommé feu de marée).

«Le phare de Cayeux est à feu varié, de quatre en quatre minutes, par un éclat rouge suivi d’une courte éclipse. Il signale les bancs de sable de l’embouchure de la Somme. Près de ce phare est un sémaphore. Une cloche est installée à Cayeux, comme au Hourdel, pour indiquer les signaux à faire en temps de brume; seulement la cloche du Hourdel ne fonctionne qu’une heure avant l’arrivée du flot et pendant la pleine mer, tandis que celle de Cayeux est en mouvement pendant tout le temps que dure la brume.»
– Les côtes de la France. De Dunkerque au Havre (Edition 1886) – Mme De Lalaing

🎯Phare de Brighton

Le phare de Cayeux ou phare de Brighton, mis en service en 1951, remplace un ancien phare construit en 1837 et détruit par les Allemands en 1944. En réalité, trois phares se succédèrent.

Le premier daterait de 1770. Il s’agissait d’une tourelle de 9 mètres de haut avec dans un premier temps un feu fixe réalisé avec un creuset à charbon puis, par la suite, d’une lanterne de cinq lampes à huile avec des réflecteurs paraboliques.

Le deuxième inaugura son allumage en 1835. C’était une tour cylindrique d’une hauteur de 27 mètres bâtie sur un soubassement carré abritant le logement du gardien. Ce phare fut détruit pendant la Seconde Guerre Mondiale par les troupes allemandes. Un feu provisoire fut construit à partir de 1945.

Caractéristiques :

• Construit entre 1941 et 1951 – Mis en service en 1951
  Automatisé en 1999, Non gardienné, Pas de visite,
  Hauteur 32m, Élévation 35m
  Lanterne Halogène 250 W – Optique tournante à éclat régulier toute les 5 secondes de couleur rouge
  Portée 19 milles
• Etablissement de signalisation maritime n°80/000 (www.pop.culture.gouv.fr)

Le Feu de Marée

Le feu à marée de cayeux encore appelé phare du Hourdel fut construit en 1897 à l’emplacement d’un ancien ouvrage en charpente de 9 mètres de haut, équipé en 1801 de 5 lampes à huile. Il est édifié près d’un signal de marée avec cloche de brume, installé en 1857. Haut de 12, 70 mètres, d’une portée de 11 milles, il est éteint en 1912 et conservé comme amer. Il est détruit en 1944 par l’armée d’occupation allemande.

• Pleins feux sur les phares – Ancien feu de marée (phares-et-balises.fr)

🎯Phare du Hourdel

Ce feu de marée se situe sur la commune de Cayeux-sur-Mer en bout de la pointe du Hourdel. C’est aujourd’hui le point de repère pour les sorties nature. En 1852, un feu de port fixe est monté sur une potence de bois de 10 m. Il faut attendre 1905 pour que l’on installe un nouveau feu monté sur une potence métallique de 10,20 m. Il est détruit par explosifs en 1944.
En 1948, on construit une tour cylindrique de 18 m en béton armé accolée à une chambre de service. L’ensemble est terminé en 1950.
Le feu blanc et vert émet 3 occultations toutes les 12 secondes.

Caractéristiques

• Construit en 1948, non gardienné et ne se visite pas,
  Hauteur 18 m, Élévation 25 m,
  Optique directionnelle, Corne de brume jusque 1987.

Sortie nature : les phoques à la pointe du Hourdel (en aparté)

Les phoques à la pointe du Hourdel sont une attraction touristique populaire dans la baie de Somme. Ces mammifères marins se reposent sur les bancs de sable à marée basse, où ils peuvent être observés à l’aide de jumelles ou de longues-vues. Il existe deux espèces de phoques dans la baie : le phoque veau-marin et le phoque gris.

Ces animaux sont protégés et il faut respecter une distance de 300 mètres pour ne pas les déranger. Plusieurs moyens sont possibles pour les observer en toute sécurité comme par exemple avec un guide lors d’une sortie nature pédestre. Les phoques de la baie de Somme sont un symbole de la richesse et de la diversité de la faune et de la flore de cet estuaire exceptionnel.

Ault Onival

🎯Phare d’Ault ou Phare d’Onival

Cette tour date de 1950 et remplace un phare plus ancien de 1885 dynamité pendant la Seconde Guerre Mondiale. Il se situe sur la falaise d’Onival à Ault sur un terrain militaire avec sémaphore.
Cet construction mesure 28 mètres mais se trouve sur une élévation de 108 mètres de par son positionnement, sa portée est de 17 milles (31 km). Le phare ne se visite pas.

Caractéristiques :

• Construit (date non connue) – Mis en service en 1951
  Automatisé en 2001 – Non gardienné, pas de visite,
  Hauteur 28m – Élévation 108m,
  Lanterne Halogène 650 W – optique Fixe, focale 0.50m,
  Portée 17 milles (31 km).
• Etablissement de signalisation maritime n°81/000 (www.pop.culture.gouv.fr)

Mers-Les-Bains

Amer Notre-Dame de la falaise

Notre-Dame de la falaise à Mers-les-Bains est une statue construite au sommet d’une falaise surplombant la mer. Elle a été érigée en 1878 à l’initiative de l’abbé Isaïe Pille et de l’artiste Michaut originaire de Beauvais. Le monument présente à son sommet une statue de la Vierge qui est orientée vers la mer, afin de protéger les marins. Erigée sur un imposant piédestal de brique et de silex, Notre-Dame, appelée aussi Notre-Dame des Flots, a vu nombre de processions chaque année pour le 15 août ou un dimanche proche.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’occupant craignant qu’elle ne serve de repère pour les Alliés, la statue fut amenée en procession jusqu’en ville et placée près de l’abri Saint-Martin, non loin de l’église. Le socle originel fut détruit. Nous sommes en 1942.

Le 15 août 1955, c’est le retour au sommet de la falaise. Notre-Dame est alors placée sur un nouveau monument haut d’environ 7 mètres, lui-même construit sur une casemate, modèle R671 et qui avait supporté un canon de 10,5k.35(t).

Sur ce monument intervient l’artiste Marie-Josèphe Cotelle-Clère, sculpteur, qui réalise trois hauts reliefs : Saint-Laurent pour Eu, Saint-Jacques pour le Tréport, Saint-Martin pour Mers, saints patrons respectifs.

La statue sert d’amer pour les pêcheurs qui se signent lorsqu’ils partent en mer, et passent à sa hauteur.

Conclusion

Ainsi se termine ce petit tour d’horizon autour des phares de la Somme qui font partie du patrimoine culturel. Cet article vous a plu ? N’hésitez pas à le partager pour informer vos proches.

Cartographie des phares de la Somme

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Article mis à jour le 09/03/2024, publié initialement en 2017, 2022
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