Poissons côtiers méditerranéens : la pêche en Méditerranée depuis le rivage en été peut être une expérience très enrichissante, offrant une grande variété de poissons à capturer. Parmi les espèces les plus communes, on trouve le sar commun, le mulet, ou encore le loup de mer, connu sous le nom de bar en France. Ces poissons peuvent souvent être trouvés près des côtes, rendant la pêche accessible même sans bateau.
Quels poissons côtiers peut-on pêcher du rivage en Méditerranée ?
Daurade royales aux Saintes-Maries-de-la-Mer, mulets dorés au Grau-du-Roi, aiguillettes à Port-Vendres, de quoi se faire plaisir en vacances. Voici un récapitulatif des principaux poissons côtiers de Méditerranée à pêcher du rivage :
Aiguillette | Orphie
Belone belone (Linné, 1758)
Famille des Scomberesocidés
Type : poisson côtier
L’orphie, connue scientifiquement sous le nom de Belone belone, est un poisson marin distinctif qui peuple les eaux côtières de la mer Méditerranée.
Ce poisson, caractérisé par son corps effilé et son long bec rempli de dents acérées, est souvent aperçu en groupes lâches près de la surface, où il chasse activement les petits poissons. Sa silhouette élancée peut atteindre plus d’un mètre de longueur et il est reconnaissable à sa mâchoire inférieure légèrement plus longue que la supérieure. Les orphies sont des créatures diurnes, ce qui signifie qu’elles sont principalement actives pendant la journée.
Il mesure généralement de 40 à 45 centimètres et peut atteindre le mètre pour plus d’un kilo.
Les orphies sont également connues pour leur arêtes vertes, presque fluorescentes, une caractéristique inhabituelle qui décourage certains de les consommer, bien que cette coloration soit inoffensive.
Sa distribution s’étend au-delà de la Méditerranée, allant de la mer Noire à l’Atlantique Est, des Canaries jusqu’aux côtes norvégiennes. En raison de sa chair délicate et de ses arêtes vertes inhabituelles, l’orphie est appréciée dans la cuisine méditerranéenne et est également prisée pour la pêche sportive. En Méditerranée, la pollution de surface peut affecter l’orphie, car en tant qu’espèce de surface, tout événement majeur de pollution est susceptible de l’affecter en premier.
Autres appellations : aiguillette, bécasse
Pêche de l’orphie : c’est un poisson qui se nourrit volontiers et qui a tendance à sauter hors de l’eau lorsqu’il est accroché, offrant ainsi un véritable défi aux pêcheurs. Les appâts naturels comme les vers ou les petits poissons tels que les anchois, les harengs, les maquereaux ou les sardines sont efficaces.
Les techniques de pêche recommandées incluent le spinning 1, l’utilisation de flotteurs, le lancer d’appâts, la dérive avec le petit vif et la dérive avec la ligne morte.
Pour la pêche aux leurres, il est préférable de choisir des leurres de petite taille mais suffisamment lourds pour être lancés à une distance de 30 à 40 mètres.
La période idéale pour pêcher l’orphie est le printemps et le début de l’été, en particulier entre mai et juillet, lorsque les poissons s’approchent des côtes pour la reproduction. Pendant cette période, ils sont plus faciles à repérer et à attraper, surtout pendant les journées ensoleillées et calmes. La pêche peut se faire depuis le bord, à la jetée ou en bateau, en adaptant la technique au contexte et à l’activité des poissons.
Tailles minimales de capture :
– Méditerranée : –
– Mer du Nord, Manche, Atlantique : 30 cm.
✅ Dorade royale
Sparus aurata (Linné, 1758)
Famille des Sparidés
Type : poisson côtier
La dorade royale, ou Sparus aurata, est un poisson d’eau de mer qui vit principalement près des côtes. Reconnue pour sa silhouette ovale et sa couleur gris argenté, elle est facilement identifiable grâce à une bande dorée entre ses yeux et une tache noire sur l’opercule.
Elle mesure 50 cm pour 2 kg et peut mesurer jusqu’à 70 cm et peser jusqu’à 3 kg. On pense qu’elle peut vivre 20 ans.
Ce poisson est apprécié pour sa chair délicate et est un choix populaire dans la gastronomie méditerranéenne. La daurade royale, comme on l’appelle souvent, est également un élément important de l’aquaculture en Méditerranée, avec une production annuelle moyenne de 100 millions de tonnes.
Elle se nourrit de mollusques, de crustacés et de petits poissons, utilisant sa dentition robuste pour briser les coquilles de ses proies. La daurade est également connue pour être hermaphrodite protandrique, ce qui signifie qu’elle naît mâle et devient femelle plus tard dans sa vie. La période de frai se déroule en haute mer d’octobre à décembre. En France, la migration des dorades de la lagune de Thau vers la mer, qui a lieu chaque automne, est particulièrement célèbre et entraîne une surpêche le long des canaux de Sète.
Cette espèce n’est pas considérée comme menacée et est répandue dans l’océan Atlantique est et en mer Méditerranée.
Autres noms : Dorade royale, Daurade, « Belle aux sourcils d’or ».
Pêche de la daurade :
La pêche de la dorade royale requiert patience et finesse, car c’est un poisson méfiant et intelligent, qui utilise sa mâchoire puissante pour briser les coquillages.
Les pêcheurs expérimentés savent qu’il est important de choisir le bon équipement, d’adapter leur technique en fonction du lieu et des conditions météorologiques, et de respecter les périodes de reproduction pour assurer la pérennité de l’espèce. La pêche responsable de la dorade royale contribue non seulement à la préservation de l’espèce, mais aussi à l’équilibre des écosystèmes marins.
Les techniques de pêche du bord sont essentiellement les pêches à la calée, au surfcasting avec un montage trainard ou un montage à olive percée; pour les appâts : principalement crevette, crabe, couteau, mye, bibi.
Période de pêche : surtout de juillet à octobre puis mai, juin et novembre. Toute l’année en méditerranée.
Tailles minimales de capture :
– Périmètre du Parc Naturel Marin du Lion : 30 cm + quota + marquage obligatoire,
– Méditerranée : 23 cm + marquage obligatoire 2
– Mer du Nord, Manche Atlantique : 23 cm + marquage obligatoire
Daurade ou dorade ? La daurade, souvent appelée dorade, est un terme qui désigne plusieurs espèces de poissons appréciés pour leur qualité gustative. En France, la daurade royale est la plus connue et la plus consommée.
Les deux orthographes sont acceptées avec une préférence pour celle de daurade dès lors qu’elle se réfère à la royale.
Sous la dénomination commerciale dorade, on trouve sur le marché la dorade grise (généralement d’élevage), le pageot rose (également nommé dorade rose), quant à la dorade royale celle-ci répond à la dénomination commerciale de dorade royale ou de daurade.
Loup (de mer) | bar
Dicentrarchus labrax (Linné, 1758)
Famille des Moronidés
Type : poisson côtier
Le loup, ou bar commun, connu scientifiquement sous le nom de Dicentrarchus labrax, est un poisson emblématique des côtes européennes, s’étendant de la mer du Nord jusqu’à la Méditerranée.
Avec une taille moyenne de 50 cm et une longévité pouvant atteindre 30 ans, le bar est apprécié pour sa chair et représente une part significative de la consommation de poisson en France. Sa pêche et son élevage en aquaculture sont en augmentation en Europe, bien que sa population soit en déclin en raison de la pression de la pêche.
En Méditerranée, le loup est souvent trouvé dans des zones rocailleuses en eaux peu profondes, où il chasse en groupe ou en solitaire.
Morphologiquement, le bar se distingue par son corps fusiforme argenté, ses deux nageoires dorsales dont la première est épineuse, et une nageoire anale avec trois épines. Ces caractéristiques, ainsi que son comportement de prédateur rapide et actif, en font une espèce prisée par les pêcheurs et les amateurs de pêche au leurre.
Autres noms : loup de mer, perche de mer (en Méditerranée).
Pêche du loup : les pêcheurs doivent être conscients des réglementations locales, car la surpêche peut menacer les populations de Loup, surtout pendant la saison estivale qui coïncide avec leur période de reproduction.
Les techniques de pêche varient, mais souvent, les pêcheurs utilisent des appâts naturels ou des leurres pour attirer le loup : pêche au bouchon coulissant, surfcasting, pêche au leurre (lancer-ramener).
C’est un trophée de choix pour les amateurs de pêche sportive.
Tailles minimales de capture :
– Périmètre du Parc Naturel Marin du Lion : 42 cm + 2 poissons par jour et par pêcheur + marquage obligatoire,
– Méditerranée : 30 cm + marquage obligatoire
– Mer du nord, manche, Atlantique (de Bray-Dunes au nord du 48e parallèle) : 42 cm + 2 poissons par jour et par pêcheur + pêche interdite en février-mars
– Atlantique (au sud du 48e parallèle : à partir de la plage de Mesperleuc – Finistère ) : 42 cm + 1 poisson par jour et par pêcheur
✅ Muge | (mulet)
Mugil spp., Chelon spp.
Famille des Mugilidés.
Type poisson côtier
Dans la Méditerranée, les deux espèces de muges les plus répandues sont le mulet doré, aussi connu sous le nom de dorin, et les mulets gris. On les trouve près des côtes, dans des zones où le fond est sableux ou vaseux, particulièrement en été. Ils s’aventurent souvent près du rivage, parfois à moins de trente mètres, attirés par la chaleur de l’eau.
En Méditerranée, le mulet entre dans les étangs et les lagunes à la fin de l’automne pour repartir se reproduire en mer au début de l’été. C’est à ce moment-là qu’il est pêché pour ses œufs, principalement à Martigues, près de Marseille, à Bastia (Corse) et en Sardaigne (Italie).
En savoir plus : Lire un article complet sur les mulets de France.
Techniques de pêche : On peut pêcher les mulets avec des cuillères, des lignes flottantes ou en surfcasting. Les meilleurs moments sont au lever du soleil et avant le coucher du soleil toute l’année en Méditerranée.
Pêche au flotteur – L’appât de prédilection pour le mulet est le pain. Avec sa petite bouche et son adresse à déshabiller les hameçons, sa capture demandera une finesse dans le montage et la vivacité à la touche.
On peut également essayer de le pêcher avec une cuiller à mulet garnie d’un ver marin (de préférence la néréide).
Les méthodes traditionnelles, au rusquet parfois appelé bouchon marseillais et au sandwich armé d’hameçons donnent également de bons résultats mais ne sont guère sportives.
Tailles minimales de capture :
– Méditerranée : –
– Mer du Nord, Manche et Atlantique : 30 cm.
✅ Oblade
Oblada melanura (Linné, 1758)
Famille des Sparidés
Type: poisson côtier
L’Oblada melanura, communément appelée l’oblade, est un poisson répandu dans les eaux côtières de la Méditerranée et de l’Atlantique Est. Ce poisson grégaire forme des bancs et préfère les habitats comme les fonds rocheux et les herbiers de posidonies, où il peut être trouvé jusqu’à 30 mètres de profondeur.
Les adultes ont un corps oblong et argenté, avec une tache noire distinctive bordée de blanc sur le pédoncule caudal. La taille est comprise entre 15 et 25 cm, 35 cm au maximum. Ils se nourrissent de manière omnivore (invertébrés, mollusques, crustacés, œufs de poisson, vers marins, algues.) et leur période de reproduction s’étend d’avril à juin.
Autres noms : « blade », « uchjata » (Corse)
Pêche de l’oblade: On pêche l’oblade au flotteur coulissant, l’hameçon est esché de moule, pain à l’huile de sardine ou d’une lanière de maquereau. La bombette donne également de bons résultats avec des appâts naturels. Il est aussi possible de le prendre au leurre, en surface, avec un petit poisson nageur à bavette en le manipulant en stop and go (arrêts puis récupérations lentes) ou encore au rusquet.
Ce poisson oppose une forte résistance sur ligne fine et un matériel léger et procure de bons moments au pêcheur. La touche est franche et brutale (départ immédiat). Sa chair est comparable à celle de la dorade.
Taille minimale de capture :
Parc naturel marin du golfe du Lion : 20 cm pour la pêche de loisir + quota de 10 poissons par jour et par pêcheur.
ailleurs : –
Pageot commun
Pagellus erythrinus (Linné, 1758)
Famille des sparidés.
Type : poisson côtier
Le Pageot commun, ou Pagellus erythrinus, est un poisson apprécié des pêcheurs et des gourmets en Méditerranée.
Ce sparidé, reconnaissable à sa teinte rose argenté avec des reflets bleutés et des points bleus sur le corps, vit principalement dans des fonds de 20 mètres et plus, bien qu’il puisse être trouvé jusqu’à 200 mètres de profondeur, parfois 300 mètres dans l’Atlantique. Ce poisson semi pélagique 3 préfère les fonds variés, allant des roches aux sables ou même des sols vaseux.
Les jeunes pageots se rapprochent parfois des côtes, offrant aux pêcheurs du bord l’occasion de les capturer.
Leur chair est savoureuse, surtout pour les individus de plus de 25 cm, car les plus petits sont souvent pleins d’arêtes fines. Leur présence s’étend au-delà de la Méditerranée, jusqu’en Atlantique Nord-Est, mais ils sont rares en mer Noire.
Pêche du pageot : Les pageots sont moins exigeants concernant les appâts que d’autres espèces telles que la dorade, ce qui les rend plus aisés à capturer. Les pêcheurs les attrapent généralement avec des appâts comme le couteau décortiqué, le bibi ou le ver de sable.
Cependant, il est inhabituel de la capturer depuis le rivage. Si vous visez spécifiquement le pageot en surfcasting, optez pour une plage avec des eaux profondes. Les captures ne dépasseront généralement pas 25 cm.
Tailles minimales de capture :
– Périmètre du Parc Naturel Marin du Lion : 25 cm,
– Méditerranée: 15 cm.
– Mer du Nord, manche, Atlantique : -.
En résumé
Avec ses eaux claires et son climat doux, la Méditerranée reste un lieu privilégié pour la pêche et la découverte de la richesse marine. Diverses techniques de pêche du bord comme le surfcasting, le lancer-ramener et la pêche au bouchon permettent de capturer des espèces telles que le loup, la dorade royale et la muge ; en mer, la pêche à la traîne et au lancer sont appréciées pour le maquereau et le thon rouge. La Méditerranée abrite également des espèces plus rares et recherchées comme l’espadon et le barracuda, rendant la pêche en bord de mer d’autant plus excitante.
Certaines espèces font l’objet de mesures de protection sous la forme d’une suspension temporaire de la pêche (moratoire) ou d’une interdiction permanente : le mérou (Epinephelus marginatus), le corb (Sciaena umbra), la raie brunette (Raja undulata) et l’anguille.
Il est important de souligner que certains de ces poissons présentés sur cette page sont également présents dans d’autres mers, telles que la Mer du Nord, la Manche ou l’Atlantique.
Notes
Article mis à jour en 2023, publié initialement en 2015