Les phares maritimes de la Seine-Maritime sont des monuments historiques et des témoins de l’histoire maritime du département. Ils ont été construits pour guider les navires dans l’estuaire de la Seine et le long des côtes normandes. Certains sont encore en activité, d’autres ont été désaffectés ou transformés en musées.
La côte d’Albâtre correspond à la région côtière du pays de Caux située sur la Manche. Elle s’étend sur 130 kilomètres de falaises entrecoupées de valleuses. Nous nous trouvons sur le littoral de la Seine-Maritime.
Le Tréport
🎯Le phare du Tréport
Le phare du Tréport, tour blanche et verte, se trouve au bout de la jetée Ouest du Tréport. Il mesure 15 mètres de hauteur et sa portée est de 14 milles marins (26 km). Jusque 2005, lorsque le temps était mauvais, une corne de brume sonnait 2 heures avant et 2 heures après la pleine mer.
Eléments techniques :
- Construction 1844, automatisé, non gardienné,
Ne se visite pas,
Hauteur 13.5 m,
Portée 14 milles marins (26 km) – Feux FI(2) G 10s
Aide sonore : corne de brume et cloche si panne de cette dernière.
A lire également : Les travaux de rénovation du phare du Tréport sont terminés. (actu.fr)
Feu de la jetée Est du Tréport
Il fut installé en 1999 à l’extrémité de la jetée. Le feu mesure 7 mètres et la portée est de 6 milles.
Le Calvaire des Terrasses
Le Calvaire des Terrasses au Tréport est un monument historique situé sur les hauteurs de la ville, face à la mer. Construit en bois en 1860, le calvaire actuel (1887) sera déposé place de l’Eglise pendant l’occupation allemande et remonté sur la falaise à dos d’homme en 1948.
Le calvaire offre un panorama exceptionnel sur la baie de Somme et les falaises de craie. Il est un lieu de recueillement et de prière pour les habitants et les visiteurs du Tréport. Symbole pour tous les marins qui partent à la mer, le Calvaire du Tréport se dresse fièrement sur la Falaise..
Accès au Calvaire via le funiculaire du Tréport
Le funiculaire du Tréport est un moyen de transport original et gratuit qui relie la ville basse à la ville haute en traversant la falaise de craie. Il a été inauguré en 1908. Après avoir été fermé pendant la Seconde Guerre mondiale, il a été remis en service en 2006 avec des ascenseurs inclinés. Le funiculaire offre une vue panoramique sur le port de pêche, la Côte d’Albâtre et la Normandie.
La descente dure 2 minutes. Elle débute par la traversée d’un long tunnel aux voûtes en brique qui datent de 1907. Une fois l’ouvrage d’art avalé, vous émergez au-dessus des toits d’ardoise du quartier des Cordiers. La pente à 63% vous donne l’impression de fondre sur la ville.
Dieppe
Le phare de Dieppe
Le feu d’entrée du port de Dieppe date des années 90. Il présente une hauteur de 7 m et une portée de 8 milles. La jetée Ouest est plus longue que la jetée Est qui lui fait face afin de protéger l’avant port.
Les naufrages célèbres (en aparté)
Quiberville-sur-Mer
Le (faux) phare du Yacht Club
Le Quiberville Yachting Club, créé en 1960, est à la base un club de propriétaires de voiliers réunis par leur passion commune. Une école de voile à ainsi vu le jour en 1999.
Le bâtiment se plait bien avec son (faux) feu maritime, bien visible pour les pratiquants.
Sainte-Marguerite-sur-Mer
🎯Le Phare d’Ailly
Ce phare fut construit en 1775 sur le cap des Roches. On l’a malheureusement placé trop au bord de la falaise, dont une partie s’éboule chaque année. Sa tour quadrangulaire est surmontée d’une plate-forme ronde. Nous demandâmes à y monter.
Le gardien nous fit inscrire sur un livre nos noms, adresses et qualités. Après avoir rempli cette formalité, indispensable, parait il, quoique nous n’ayons pu en comprendre le motif, nous nous engageâmes à sa suite dans l’étroit escalier de la tour. L’ascension n’est pas bien difficile. Arrivés sur la plate-forme, à 93 mètres d’altitude, nous découvrîmes le plus magnifique des panoramas, et pûmes examiner de près le beau phare à éclipse dont les réverbères projettent leur lumière à dix lieues en mer.
Les côtes de la France. De Dunkerque au Havre (Edition 1886), Mme De Lalaing.
Il est exact que trois phares se sont succédé sur la falaise laquelle recule régulièrement sous les assauts répétés des marées et des tempêtes. Le premier phare dont il est question dans le passage précédent date de 1775 et se situait sur la pointe d’Ailly. Le second fut construit dans les années 1896-97 et fut détruit par les bombardements alliés en 1944.
Le phare actuel est allumé en 1953, mesure 24 mètres et présente une élévation de 84 mètres. Sa portée est de 31 milles (57 km). Pour atteindre le sommet, un escalier de 91 marches est à gravir.
Caractéristiques :
- Construction en 1773, 1896 et 1953 – Mise en service le 22 avril 1958,
Électrification 1932,
Non gardienné,
Hauteur 24 m – Hauteur focale 95 m au-dessus des plus hautes mers – Élévation 84 m,
Portée 31 milles (57 km),
Lanterne Halogénures métalliques de 250 W,
Optique Tournante à 3 panneaux 1/5, focale 0,7 m,
Feux 3 éclats groupés, 20 secondes,
Quelques journées de visites sont organisées et sont annoncées dans l’agenda du site de Sainte-Marguerite-sur-Mer, 91 marches,
Monument historique Inscrit MH (2010).
Doris et The Fog Warning (en aparté)
Le Doris
Une curieuse embarcation est présentée sur le bord de la plage de Sainte-Marguerite-sur-Mer, il s’agit d’une barque type Doris. Un panneau touristique donne les explications suivantes:
«Apparue autour de 1877, cette embarcation légère et empilable trouve ses origines sur les voiliers terre-neuvas. Cette barque très légère permettait aux morutiers de déposer et remonter les lignes de fond, au large de St Pierre et Michelon.
Armé à l’aviron par 2 hommes, il peut à l’occasion gréer un petit mât avec voile au tiers et un foc. Il n’est guère solide et sa durée de vie n’est que de 2 à 3 ans.»
Une représentation d’une huile sur toile datant du XIXe siècle vient compléter le tableau.
The Fog Warning, Winslow Homer
Peint en 1885, The Fog Warning nous invite dans un moment dramatique en mer. Imaginez un pêcheur solitaire dans une doris, luttant avec un flétan colossal, le tout alors qu’un épais brouillard descend, enveloppant toute la scène. La peinture ne capture pas seulement un moment éphémère, elle encapsule l’essence de la vie maritime, dépeignant la danse délicate entre l’homme et la nature indomptable. Le brouillard, un danger toujours présent et invisible, ajoute un élément de suspense au récit, faisant ressentir l’intensité de la lutte au spectateur. – www.singulart.com
Saint-Valery-en-Caux
🎯Le phare de Saint-Valery-en-Caux
Construit en 1872, le phare d’une portée de 5 à 15 milles selon la brume) fonctionne à l’électricité depuis 1938.
Caractéristiques :
- Construction 1805-1882,
Automatisé,
Non gardienné,
Pas de visite de l’intérieur
Hauteur 12 m – Hauteur focale 13 m – Élévation 13 m
Portée 5 à 15 milles marins
Feux FI(2) G 6s
Le feu de la jetée Est de Saint-Valéry-en-Caux
Le feu de la jetée de l’Est à l’extrémité de la jetée, est un candélabre métallique de 6 mètres de hauteur. Il génère 2 éclats rouges toutes les secondes.
Si en 1857, il ne s’agissait que d’un feu rouge monté sur un pilonne, une tourelle métallique de près de 6 mètres peinte en blanc voit le jour en 1914. Cette tourelle fut détruite pendant la guerre, en 1943.
L’amer de Saint-Léger
Vestige d’une chapelle construite en 1640 puis détruite à la révolution, le clocher Saint-Léger, d’une hauteur de 16 mètres, dominait le vallon du même nom. La chapelle aurait été édifiée là où Saint Léger, évêque d’Autun en 659, aurait perdu son chapelet.
Supposant que ce clocher pouvait servir d’amer aux navigateurs alliés, le général Rommel donna l’ordre de le détruire entièrement. Nous sommes le 14 février 1944.
Il n’en reste que 2 piliers de grès et la porte.
Fécamp
🎯Le phare de Fécamp
Le premier phare se situait sur ce que l’on appelle la pointe Fagnet, le phare de Fécamp mesurait alors 9,40 mètres de haut et daterait de 1836. Inactif au tout début du XXème siècle, on érigea deux phares sur les digues du port de Fécamp afin de le remplacer.
En 1952, deux nouveaux phares ont été mis en service au bout des deux digues.
Caractéristiques :
- Construit en 1836 sur la pointe Fagnet – Feu inactif depuis 1901
puis sur la digue nord :
1838 : feu fixe blanc avec éclats sur une tourelle cylindrique de 9,40m de hauteur,
1899 : tour cylindrique en maçonnerie de 14,50m de hauteur,
1952 : Automatisé et non gardienné,
Ne se visite pas,
Hauteur 14,5 m – Élévation 21 m
En 1952, deux nouveaux phares sont mis en service au bout des deux digues. C’est ainsi qu’une tourelle semi elliptique de 14 mètres de haut, avec une galerie et une lanterne rouge, apparait au bout de la digue nord.
Le phare émet deux flashs blancs toutes les 10 secondes.
Le feu de la jetée Sud
Il est couplé avec le phare précédent.
En 1859, un simple candélabre en fonte permettait d’allumer un feu fixe rouge à 47 mètres de l’extrémité de la jetée. Puis en 1870, le feu est déplacé à la pointe extrême de la jetée.
Quelques décennies plus tard, le feu de marée est supprimé puis remplacé par un feu fixe blanc et vert sur une tourelle en maçonnerie peinte en blanc de 10,30m de hauteur. En 1928 s’ajoute un dispositif sonore pour les temps de brume.
En 1952, sur la digue sud est érigée une tourelle semi elliptique de 10 m de haut, avec une galerie et une lanterne verte.
Ce phare émet un flash rapide vert.
Bouée cardinale
La bouée cardinale est exposée face à l’Office de tourisme de Fécamp.
«Son emploi est associé à celui du compas du navire. Cette bouée flottante est utilisée par exemple:
- Pour indiquer que les eaux les plus profondes se trouvent dans la direction (Nord, Est, Sud et Ouest) désignée par le nom de la marque cardinale * :
- Pour indiquer de quel côté d’un danger se trouvent les eaux saines.
[*] Le nom d’une marque cardinale indique l’endroit où il convient de passer par rapport à celle-ci. »
– Transcription de la plaque gravée fixée sur la bouée.
La Poterie-Cap-d’Antifer
🎯Le phare d’Antifer
Le phare d’Antifer est situé sur le cap d’Antifer près d’Étretat, sur la commune de La Poterie-Cap-d’Antifer. Une petite route depuis le village nous permet d’accéder au phare mais il ne se visite pas.
Le phare fait office de signal lumineux, de radiophare et de signal sonore. La bâtiment, construit en 1949, est une tour octogonale à faces incurvées de 37,90 mètres de hauteur au-dessus du sol et 130 mètres au-dessus du niveau de la mer.
Caractéristiques
- Construction 1949, Automatisé et géré du havre,
Non gardienné, Pas de visite,
Hauteur 37,90 m – Élévation 102 m
Lanterne Halogène 650 W
Optique tournante à 4 panneaux, focale 0,70 m,
Portée 29 milles,
Feu blanc à 1 éclat toutes les 20 secondes - + d’info : Phare de la Poterie (www.lehavreseine-patrimoine.fr)
Sainte-Adresse
🎯Le phare de la Hève
Le phare de la Hève se situe sur les falaises crayeuses du cap du même nom au niveau de l’estuaire de la Seine, sur la commune de Sainte-Adresse.
«Le cap de la Hève est un lieu stratégique pour la navigation en baie de Seine. Dès le moyen âge, on relève l’existence d’un « fouyer » de guerre entretenu sur la falaise, mais d’usage intermittent. En 1364, le roi Charles V, du fait des nécessités du commerce, ordonna qu’un brasier fût allumé dès le crépuscule sur le cap. Témoin du lien privilégié existant alors avec le royaume espagnol, il prit le nom de feu des Castillans.
Deux tours-phares espacées d’une centaine de mètres furent construites en 1775 par les négociants et échevins du Havre, aucun feu n’existant plus à la Hève depuis des décennies. D’une hauteur de 121 mètres, falaise comprise, ces amers remarquables se trouvaient conjugués avec un sémaphore de hauteur similaire. Ils furent détruits pendant la seconde guerre mondiale.
«L’édifice actuel a été mis en service le 8 octobre 1951. Tour octogonale, sa lanterne culmine à 123 mètres au-dessus des plaines mers avec une portée lumineuse de 24 milles marins (44km). Son fonctionnement est automatisé depuis 1988.» – Une description que l’on peut lire sur place.
Caractéristiques
- Automatisé en 1988,
Non gardienné, Pas de visite,
Hauteur 32 m – Hauteur focale 123 m – Élévation 102,5 m
Lanterne halogénure métallique 70W,
Optique tournante à 4 panneaux, focale 0,30 m,
Portée de 24 milles marins (44 km), Feux 1 éclat blanc, 5 secondes
Le Pain de Sucre
«A la fois un amer et une sépulture
Ce curieux monument a été érigé en 1852 par la veuve du général et comte Charles Lefebvre-Desnouettes, à la mémoire de son mari qui avait péri le 22 avril 1822 au cours du naufrage de l’Albion sur les côtes d’Irlande.
Il fut inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 23 août 2016.
Charles Lefebvre-Desnouettes fut de toutes les batailles livrées par les armées napoléoniennes ou presque, auxquelles il survécut. A la suite des Cents jours, du désastre de Waterloo et pour avoir renié son précédent ralliement aux Bourbons, il fut condamné à mort par contumace. Réfugié en Amérique, proscrit, il revenait en France à bord de l’Albion, après que Louis XVIII lui ait accordé son pardon. Et c’est en mer qu’il devait périr, sur le chemin du retour.
Le Pain de Sucre doit son appellation à sa forme, mais aussi à sa couleur blanche. Cette dernière lui a permis de servir de point de repère pour prévenir les navigateurs des malheurs, en désignant les dangers comme l’indique l’inscription gravée sur son socle. L’emplacement en avait, d’ailleurs, été déterminé par les ingénieurs du service des phares.
Cet amer devint également la sépulture de la veuve inconsolable qui depuis le 30 mars 1880 repose à l’intérieur du mausolée.» . – Une description que l’on peut lire sur place.
Les feux de port du Havre (jetées Nord et Sud)
Au tout début du XXème siècle, l’entrée du port du Havre fut totalement remodelée. On supprima les anciennes digues pour en aménager de nouvelles.
La digue Nord fut ouverte au public en mai 1905.
Le phare de la digue Sud fut posé en août 1905 et l’inauguration de l’entrée du port eu lieu en 15 février 1906. Néanmoins, la mise en place des feux d’entrée de port actuels date de 1948.
Au nord, il s’agit d’une tourelle cylindrique blanche de 15 mètres de hauteur dont le sommet est rouge. Automatisé en 1975.
Le feu de la nouvelle digue Sud est une tourelle cylindrique blanche de 14 m de hauteur. Feu à 3 éclats verts.
Les feux d’alignements
Sur le port, les feux d’alignement, l’un quai Joannès Couvert, l’autre quai Roger Meunier, ont été mis en service en septembre 1970. Voir à ce sujet l’excellent article de Dan (hhavrais-dire.over-blog.com).
CMA CGM Antoine de Saint Exupéry (en aparté)
Avec 400 mètres de long, 59 mètres de large et une capacité de 20.000 conteneurs, le CMA CGM Antoine de Saint-Exupéry est le plus gros porte-conteneurs battant pavillon français.
Tancarville
🎯Le phare de Tancarville
Ce bâtiment privé se trouve en contrebas du village de Tancarville. Il domine le pont du même nom au dessus de la Seine. C’est une maison phare qui date du XIXème siècle : mis en service en 1838, éteint en 1868 et vendu en 1901.
Caractéristiques :
- Construction en 1838,
Propriété privée – ne se visite pas,
Hauteur 9,7 m – Élévation 50 m,
Feu éteint.
Conclusion
Ces phares sont des attractions touristiques qui valent le détour si vous visitez la Seine-Maritime. Ils vous feront découvrir l’histoire et la beauté des paysages maritimes normands.
Cartographie des phares de Seine-Maritime
Esplanade de la Plage, Le Tréport, Dieppe, Seine-Maritime, Normandie, France métropolitaine, 76470, France
Ancien Phare de Tancarville, Seine-Maritime, Normandie, France métropolitaine, 76460, France
Phare de Saint-Valery en Caux, Quai d’Aval, Saint-Valery-en-Caux, Dieppe, Seine-Maritime, Normandie, France métropolitaine, 76460, France
Phare de la Hève, Impasse du Carrousel, Sainte-Adresse, Le Havre, Seine-Maritime, Normandie, France métropolitaine, 76310, France
Phare de Fécamp, Jetée Nord, Fécamp, Le Havre, Seine-Maritime, Normandie, France métropolitaine, 76400, France
Phare d’Antifer, Route du Phare, Theuville, La Poterie-Cap-d’Antifer, Le Havre, Seine-Maritime, Normandie, France métropolitaine, 76280, France
Phare d’Ailly, Route du Sémaphore, Sainte-Marguerite-sur-Mer, Dieppe, Seine-Maritime, Normandie, France métropolitaine, 76119, France
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Article mis à jour le 28/01/2024, publié initialement en 2017
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