La pêche du bord de mer est une activité qui dépend étroitement du rythme des marées. Elles sont le résultat de l’attraction gravitationnelle exercée par la Lune et le Soleil sur la Terre et ses océans. La marée traduit la montée et la descente du niveau de la mer dans un même endroit et le rythme des marées traduit sa répétition.
Déjà aux époques antiques, le phénomène des marées intriguait nombre d’observateurs. De nos jours, les progrès scientifiques liés à l’astronomie, les mathématiques, la physique permettent d’interpréter et de prédire les marées et ses composantes n’importe où sur la planète.
Le rythme des marées est un phénomène que tout pêcheur de mer doit connaître à la fois pour sa sécurité et pour les résultats de la pêche.
Les marées
Ce sont les forces gravitationnelles exercées par les mouvements de la Lune tournant autour de la Terre et et ceux du couple Terre-Lune qui gravite autour du soleil qui génèrent ce mouvement des masses liquides.
Pour un point fixe sur la Terre, on constate qu’à partir d’ une heure donnée la marée est maximale, 6 heures plus tard minimale, 6 heures plus tard maximale de nouveau et enfin 6 heures plus tard de nouveau minimale.
Il y a donc deux pleines mers et deux basses mers par 24 heures. On parle aussi de période semi-diurne de la marée.
De nombreux composants font que l’amplitude de la marée est variable (facteurs de déclinaison et situation sur le globe) et que les heures des marées retardent d’un jour à l’autre de 30 minutes à 100 minutes (facteurs de rotation de la lune).
On comprend que le calcul est très complexe compte tenu du nombres importants de facteurs entrant en jeu comme les spécificités des lieux : grands fonds, courants marins, etc…
En France, seul le S.H.O.M fournit des chiffres fiables et officiels.
Vidéo YouTube : GEO4 – Les Marées et le mouvement lunaire – Nicolas Sougnez
Bonjour à tous, dans cette vidéo on abordera le mouvement lunaire et sa conséquence la plus directe, celle des marées. Nous verrons ensemble comment on peut caractériser la révolution lunaire, pourquoi on voit toujours la même face de la lune et à quoi sont dues les marées. Nous verrons aussi pourquoi on a 2 marées hautes et deux marées basses par jour.
Les vives-eaux
Lorsque la Lune et le Soleil sont alignés, les forces d’attraction qu’ils exercent s’additionnent.
Cet alignement se produit deux fois par mois et correspondent à deux configuration différentes Soleil-Lune-Terre et Soleil-Terre-Lune ( respectivement la nouvelle lune et la pleine lune) et se nomment syzygies.
Les marées se produisent 1 à 2 jours après la nouvelle lune et la pleine lune, temps nécessaire à l’onde d’attraction pour atteindre nos côtes. La mer recouvre alors plus de terre en montant et découvre du terrain habituellement en eau en descendant.
La différence de hauteur d’eau entre pleine et basse mer est importante et on parle de marées à fort coefficient (95). Ce sont des moments privilégiés pour la pêche à pieds.
Les mortes-eaux
Lorsque la Lune et le soleil forme un ange de 90° (quadrature), chaque astre exerce sa propre force d’attraction et ne s’additionne pas.
La différence de hauteur d’eau est faible et on parle de marées à faibles coefficients (45) – Les coefficients diminuent pendant 1 à 2 jours après le premier et second quartier de lune.
Les grandes marées d’équinoxes
- les 21 mars et 23 septembre de chaque année.
- Le Soleil et la Lune sont en syzygie et la déclinaison du soleil et nulle ( soleil dans l’axe de l’équateur); c’est l’alignement optimal pour obtenir une grande marée!
- Les différences de hauteur d’eau sont maximales (110). A noter que le jour et égal à la nuit.
Le rythme d’une marée
Le rythme d’une marée peut se définir comme suit :
- L’étale de basse mer ( période pendant laquelle la mer ne semble ni monter ni descendre – environ 20mn)
- Le flot ( la mer monte- 5 à 6 heures)
- La pleine mer ( la mer atteint son amplitude maximale)
- L’étale de pleine mer (période pendant laquelle la mer ne semble ni monter ni descendre – dure environ 20mn)
- Le jusant ( La mer descend – 5 à 6 heures)
- La basse mer (la mer atteint son amplitude la plus basse)
Règle des douzièmes
L’amplitude d’une marée est découpée
en 12 parties (d’une certaine manière la vitesse dont la mer monte ou descend). Le cycle s’accélère entre la troisième et quatrième heure.
1/12 | première heure |
2/12 | deuxième heure |
3/12 | troisième heure |
3/12 | quatrième heure |
2/12 | cinquième heure |
1/12 | sixième heure |
La hauteur d’eau ou marnage
Elle est mesurée en mètres et dépend du lieu.
Le marnage représente la dénivellation entre la pleine mer et la basse mer d’un lieu. Le Mont Saint Michel reçoit la palme d’or avec le marnage maximal de France (15 mètres).
Vidéo Dailymotion – Le Marégraphe de Marseille
Regarder la vidéo : marégraphe de Marseille – Reportage : telepaysdaix.fr
Le niveau zéro des cartes françaises provient des données issues du marégraphe de Marseille installé depuis 1884.
Cet appareil, classé monument historique, est toujours en fonctionnement et continue a fournir ses données.
Raison de plus pour l’IGN de veiller sur lui. Entretien avec Franck Vergne, cartographe à l’IGN d’Aix en Provence.-
Les coefficients de marée et les hauteurs d’eau
Les coefficients de marée sont exprimés en centièmes sur une échelle de 20 à 120.
La valeur 100 représente une marée d’équinoxe moyenne. Ils représentent la variation des différences de hauteur d’eau entre la pleine mer et la basse mer et donne une idée de l’amplitude de la marée.List of users
120 | Vive eau |
95 | Vive eau moyenne |
70 | Marée moyenne |
45 | Morte eau moyenne |
20 | Morte eau |
Les marées et le pêcheur en mer
Le premier phénomène dont le pêcheur marin doit connaitre le mécanisme est celui des marées. L’influence conjuguée du soleil et de la Lune met en mouvement, quatre fois par jour, la masse d’eau salée de notre globe, déterminant ce qu’il est convenu d’appeler la marée. Les phénomènes cycliques des marées se divisent, en gros, de cette façon:
– quatre mouvements quotidiens de la mer ( deux de 5 heures de mer montantes et deux de 7 heures de mer descendante), ce qui correspond, en 24 heures, à deux haute mer et deux basse mer;
– quatre périodes de marée mensuelle, s’étalant sur 28 jours (durée du mois lunaire), avec deux marées de vives-eaux et deux marées de mortes-eaux.
En période de vives-eaux, la mer monte au plus haut et descend au plus bas, c’est à dire qu’elle tend alors vers le zéro des cartes, qui est le point théoriquement le plus bas auquel puisse se retirer la mer. Les grandes marées reviennent toujours régulièrement aux mêmes périodes. Elles atteignent leur point culminant deux jours après la nouvelle lune. Les mortes-eaux les plus complètes tombent dans l’intervalle et se situent donc, régulièrement, deux jours après le premier et deux jours après le dernier quartier de la Lune.
Connaissant ces détails très simples, le pêcheur possède déjà, sans avoir à consulter un annuaire des marées, un renseignement d’ordre général très appréciable.Autre phénomène cyclique, les marées reviennent, un mois lunaire sur l’autre, approximativement aux mêmes heures. Les marées subissent tous les jours un décalage d’un peu moins d’une heure (24 heures pour 28 jours).
Dès l’instant que l’on connait, pour un point de la côte, l’heure d’une pleine mer de grande marée, par exemple, il est facile de déduire, de façon approchée, toutes les heures de basse et de haute mer des grandes marées et des mortes-eaux à venir, puisque ces heures sont toujours, à peu de chose près, les mêmes.
La propagation des marées se fait, le long de notre continent,d’ouest en est. Si nous prenons comme exemple la Manche, le flux (ou flot) ainsi que le reflux (ou jusant) se manifestent, à Brest, six heures environ avant de toucher le havre et huit heures avant de toucher Dunkerque.L’amateur doit connaitre les heures de marées pour deux raisons. La première concerne sa sécurité : s’il va pêcher à pied, il ne doit point se laisser prendre par la marée, surtout dans les régions où la mer, en période de vives-eaux, remonte très vite, risquant d’isoler le pêcheur qui s’attarde sur un point haut de la grève que le flot entoure insidieusement. La seconde concerne le résultat de pêche : l’activité alimentaire des poissons est intimement liée aux mouvements des marées, en ce sens que les poissons attendent leur nourriture des courants qui remuent et brassent la mer, et que la plupart des courants sont justement créés par les marées.
La pêche édition 1955 par Jérôme Nadaud aux éditions Larousse, pages 424-425
YouTube : Clip pédagogique sur le phénomène des marées – Réseau Littorea
4 mai 2019 Vidéo pédagogique expliquant le phénomène des marées et soulignant le facteur accidentogène du phénomène pour les promeneurs ou pêcheurs à pied. Film réalisé par la Préfecture maritime Manche – Mer du Nord dans le cadre de la campagne de sensibilisation « La marée nous a isolés » lancée en juin 2018.
En conclusion
Pour connaître le rythme des marées, il faut consulter un calendrier ou un site spécialisé qui indique les horaires et les coefficients des marées pour chaque lieu. Le coefficient de marée est un nombre compris entre 20 et 120 qui mesure l’intensité de la marée. Plus il est élevé, plus la marée est forte. Il faut également tenir compte des conditions météorologiques, qui peuvent influencer le niveau de la mer.
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Article mis à jour en 2022, publié initialement en 2007
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